Plus jeune, Thibault se destine à l'élevage caprin et suit une formation en agriculture dans ce but. Une partie de sa famille maternelle, qui n'est pas dans la région, est dans cette branche et ses souvenirs de vacances le ramènent à cette envie de travailler dans l'agriculture.
Il gagne donc très bien sa vie, mais ce métier de commercial dans l’automobile qu’il aura pratiqué 11 ans, ne satisfait pas ses attentes personnelles. Son envie d’un travail agricole ne le quitte pas ; il donne sa démission et s’oriente d’abord vers la viticulture. Pourtant, après sa présentation au bac STAV (Sciences et Technologies de l'Agronomie et du Vivant), il intègre "un peu par facilité" avoue-t-il, l'une des concessions de son père dans la Région.
Il ne se destine toujours pas à la fleur quand il entame l’an dernier le BPREA - Brevet Professionnel Responsable d'exploitation agricole en productions animales ou horticoles. L’installation en viticulture est très onéreuse et il apprend qu’une exploitation d’1Ha de pivoines est à vendre.
Doit-on le dire, il ne sait pas alors, à quoi ressemble une pivoine ! Mais il sait qu’il peut compter sur le père d’un de ses amis qui est horticulteur. Il a travaillé chez lui étant plus jeune pendant les vacances, ils se connaissent très bien, c’est lui qui lui a fait part de cette opportunité. Il va l’accompagner et lui conseille notamment aux différentes structures de la filière locale pour bénéficier de conseils techniques par exemple, ou de la marque Hortisud. Les pivoines sont plantées depuis 4 ans, il n’est donc pas nécessaire d’attendre pour cueillir.
Alors il se lance ! il signe l’achat de cette production de pivoines le 14 mars 2020 !
La suite, nous la connaissons tous… le confinement lié à la Covid 19 entraine une phase d’incertitude la plus totale pendant laquelle la solidarité a joué un rôle tellement important.
Thibault est alors jeune papa depuis un mois et voit le marché qui doit vendre ses fleurs fermer. Peu de temps certes, mais avant le tirage du loto, difficile de prédire les bons numéros.
Cette période de doute sollicite la réactivité de chacun. Les professionnels et les structures horticoles se soudent, s’entraident.
Puis progressivement, le marché reprend et Thibault devient plus serein, même si les journées sont longues et les nuits courtes avec un nouveau-né… quelle année !
Cette année, il pourra mesurer son activité dans de meilleures conditions pour nous ravir de ses Bowl of Cream, Command Performance, Coral Charm, Madame Claude Tain, Fleur de Pêcher ou encore Sarah Bernhardt.
Une partie de la zone pousse sous abri jusqu’au mois de mars. Le reste de l’exploitation s’échelonne en fonction de la précocité naturelle des différentes variétés. Comme indiqué dans la fiche espèce, les pivoines ont des rythmes de croissance et des stades de récolte différents en fonction des variétés.
De nouveaux projets naissent déjà car Thibault doit faire l’acquisition d’un nouvel hectare à exploiter, dont une partie sous serre verre. Il y fera à nouveau de la pivoine, mais pas seulement. Il était déjà associé à son ami fils d’horticulteur, qui s’est également mis à la production après un début de carrière bien différent. Tous deux font de la giroflée et c’est peut-être ce qu’il fera pousser sous cette serre.
Rappelons-le, les serres sont avant tout des abris, pour les fleurs et ceux qui y travaillent. Thibault, comme bon nombre de sa génération, est né dans un contexte qui se veut plus éco-responsable. Il pratique l’enherbement sur son exploitation, autant que possible et verra ce qu’il peut développer, peut-être en engrais vert. Il envisage de mettre en place des sondes d’irrigation pour économiser la ressource en eau. Tout comme le projet du groupement Philaflor et de certains de ses producteurs, en partenariat avec l’agence de l’eau. Les professionnels œuvrent à présent tous pour un environnement plus sain… Lire l’article pour une filière éco responsable