A l'âge de 14 ans, il aide son père et son grand-père. Il s'oriente naturellement vers un CAP horticole au lycée agricole d'Hyères.
C'est une affaire de famille, Mathieu est la 4ème génération d'horticulteur sur leurs terres de Carqueiranne.
Il sera employé jusqu'à ce jour. Son grand-père faisant finalement faire valoir ses droits à la retraite, Mathieu saisit l'opportunité et reprend l'activité de son aïeul en son nom. Il devient à son tour horticulteur.
Malgré les difficultés du métier, liées aux aléas du climat et de la conjoncture économique, aux conditions physiques qu'implique le travail de la terre pour lui c'est une évidence, "j'ai toujours voulu faire ça" et il n'envisage pas de reconversion.
Qu'est ce qui a motivé le choix de vos espèces ?
Sa famille a beaucoup cultivé la tulipe ces dernières décennies, comme bon nombre de carqueirannais, mais les conditions de culture face à la pression de la concurrence les ont amenés à se réorienter.
Si sa famille conserve une parcelle de 1 000m² de tulipes encore cette année, elle a pris le parti de produire des pivoines sur 2Ha rejoignant ainsi les rangs des nombreux producteurs du département, car la production de pivoines varoise a beaucoup d'atouts.
Le lisianthus est également cultivé par son père, ainsi que 3 000m² d'Immortelles du Var dans le cadre des contrats gérés par la SICA Marché aux Fleurs et Hyeres Hortipole.
Le pari de la diversification a donc été pour Mathieu de cultiver 6 000m² de renoncules clones qu’il compte développer en fonction des résultats de cette 1ère année.
Si la culture est plus simple que sur d'autres espèces, qu'elles soient chauffées ou liées à un traitement pré ou post récolte assez complexe, la renoncule a son lot de "surprises" liées à la sélection des variétés, aux fournisseurs, aux conditions climatiques ou aux caractéristiques du sol si la culture est en pleine terre...
Son choix a été également motivé par l’appui de la SICA Marché aux fleurs d’Hyères et la contractualisation commerciale de la totalité de sa production.
Quelles ont été les difficultés au début de votre reprise ?
"J'ai eu la chance de bénéficier des connaissances et du soutien de ma famille."
Mathieu n'avait pas trop de souci jusqu'à présent en tant qu'employé et pour son démarrage il a la chance de bénéficier du soutien de sa famille. Il n'a pas demandé les aides auxquelles peuvent prétendre les jeunes agriculteurs, disposant déjà de la serre.
L'organisation de la filière et l'accompagnement des différentes structures professionnelles pour l'expérimentation, la mise en marché, les démarches de standardisation et de qualité sont autant de cadres pour favoriser le maintien de la filière locale.
Par contre, il ne passe pas outre les problèmes de livraisons tardives par le fournisseur qui font diminuer le rendement attendu et les nombres de tiges cueillies au final par rapport aux prévisions. Au niveau des calibres et surtout au niveau des quantités, il a eu la surprise de ne pas avoir plus de 10% de sa commande. "C'est pour tout le monde pareil". L'arrêt d'un autre producteur lui a permis de récupérer les quantités souhaitées. Coup de chance !
Mais le décalage dans la plantation et les différences de calibre qui influent nécessairement sur la période et la quantité récoltée, ne découragent pas Mathieu, soutenu par sa famille et fort de l'expérience de chacun, il reste confiant. Les aléas de l'horticulture font partie du métier.
Son choix de la renoncule clone présente des avantages culturaux, car elle est moins sensible aux maladies et n'a pas la même exigence de cueille que d'autres renoncules.
Le climat est satisfaisant pour l'instant même si certaines pertes sont à déplorer à cause de la chaleur au moment de la plantation, la qualité sera au rendez-vous !
Nous souhaitons beaucoup une belle réussite à Mathieu dans son entreprise !