Sa passion pour la terre, Daniel l’a héritée de son père. En 1998, en prenant sa succession à la tête de l’exploitation, il a fait le choix d’y planter ses premières pivoines. L’histoire d’amour avec cette fleur dure depuis vingt-cinq ans maintenant.
Pour Daniel, la pivoine est une fleur fascinante qui détient une part de mystère.
« Il faut attendre trois ans avant de récolter tes premières pivoines. Et tu ne sais jamais combien tu en cueilleras ». Cette imprévisibilité lui plaît beaucoup, tout comme l’épanouissement de la pivoine qu’il juge presque magique : « Tu pars d’un ridicule bouton pour te retrouver avec un chou qui explose de beauté ». Cette culture demande une grande connaissance des stades de récolte qui varient en fonction des variétés, « certaines, il faut les cueillir à peine colorées, d’autres, tu dois les laisser gonfler jusqu’au point où elles éclatent sinon elles ne s’ouvriront pas en vase. »
Avant de reprendre le flambeau, Daniel a été aide familial auprès de son père qu’il considérait comme son meilleur ami, « nous étions tout le temps ensemble ». Il garde un souvenir joyeux de son enfance en pleine nature. « Autour de notre exploitation, il n’y avait pas d’autre enfant, nous étions un peu excentrés du village ». Ses loisirs tournaient alors autour de la chasse aux lézards ou aux papillons et il passait des heures à observer son père travailler. À l’époque, il faisait du maraîchage et cultivait de la fleurette. À la retraite de ce dernier, Daniel a souhaité y installer une culture plus pérenne.
« Je n’ai jamais imaginé faire autre chose ».
Plus qu’une passion, son métier est un mode de vie. Pour lui, un vrai paysan est celui qui s’arrête au bord de la route pour admirer un tracteur labourer, « Tu le ressens ou non. Cela ne s’explique pas ». Des vacances, il en prend rarement. De toute façon, il s’ennuie rapidement. « Être en pleine nature, ramasser les champignons, m’octroyer des petits moments de détente, voilà ma définition du bonheur. Je n’ai pas besoin de partir bien loin ».
L’avenir, il l’envisage en développant son exploitation.
Augmenter ses volumes de production lui permettrait d’embaucher et, ainsi, de s’octroyer du temps pour lui. Pour partager des moments avec sa femme et ses deux enfants. « Je regrette qu’ils n’aient pas le goût de ce métier mais ils sont encore jeunes ». Son rêve ? « Transmettre ma passion à mon fils ». Comme son père l’a fait pour lui.
Daniel Suzanne, producteur de pivoines et de figues AOP
Exploitation : 2 ha de pivoines, 6 ha de figuiers