Benoît a été sportif de haut niveau en VTT et a, un temps, rêvé de devenir journaliste sportif. C’est pourtant dans le mimosa qu’il a fait carrière. Comme son père, son grand-père et son arrière-grand-père.
Un siècle qu'ils cultivent le mimosa
Dans trois ans, cela fera un siècle que la famille Augier cultive le mimosa, ce soleil d’hiver qui fleurit de décembre à février. Dès l’âge de 7 ans, alors qu’il se baladait dans les champs, Benoît a su qu’il s’inscrirait dans l’histoire familiale. Il a eu d’autres passions, comme le sport, mais il était habité par la volonté de sauvegarder son patrimoine. « Si j’avais fait autre chose, j’aurais quand même passé mes week-ends à entretenir le domaine, je n’aurais jamais pu le laisser à l’abandon. »
Une culture qui se transmet
« Ce sont nos racines ». Dans quelques années, son fils de 16 ans reprendra l’exploitation et incarnera la cinquième génération de mimosistes, « il nous a toujours vu faire ça. C’est un enfant de la nature ». La femme de Benoît travaille également à ses côtés. L’exploitation de 23 hectares emploie huit autres personnes durant neuf mois de l’année, « On a une super équipe, on arrive à allier rigueur et légèreté ». Ça lui permet aussi de souffler. Car, à côté, Benoît a monté un club de VTT, dans lequel il occupe le poste de manager d’une équipe en troisième division. On se demande comment il trouve le temps d’être sur tous les fronts.
« On travaille tout de même moins que nos aînés ». Si la forcerie, cette pièce maîtresse où l’on fait fleurir le mimosa, est toujours la même depuis des décennies, la chaîne de production s’est considérablement modernisée. Leurs terrains, en revanche, sont toujours aussi escarpés, « on n’a pas un mètre carré de plat » s’amuse Benoît. Les conditions climatiques ont, elles aussi, évolué. Autrefois, la saison du mimosa durait jusqu’au 20 mars, aujourd’hui, elle se termine le 20 février. Benoît produit également de l’eucalyptus, « on sait qu’on va devoir intégrer de nouvelles cultures pour s’adapter aux changements climatiques ».
Le mimosa, lumière éphémère de l'hiver
Ce qu’il aime le plus dans le mimosa, c’est son côté éphémère. C'est une fleur attendue, appréciée, qui apporte de la lumière dans nos hivers. Par petites touches de soleil distillées dans nos chaumières. Et puis le mimosa est l’une des rares fleurs dont l’odeur perdure, même lorsqu’elle finit par sécher. Comme un bonheur éphémère longue durée.
Benoît Augier, producteur de mimosa et d’eucalyptus
Exploitation : 23 ha